Galerie de réussites
Avantage Saint John Advantage, modèle de collaboration linguistique et économique
Alors que l’autosuffisance économique du Nouveau-Brunswick s’est hissée au premier rang de notre programme politique, Beth Kelly Hatt peut se féliciter de participer à l’établissement d’un meilleur climat d’affaires tant pour les francophones que les anglophones de la province.
« On se rend compte que les gens sont tous pareillement humains, et qu’ils souhaitent réellement travailler ensemble », confie la présidente fondatrice d’Avantage Saint John Advantage (ASJA). « Le bilinguisme est extrêmement avantageux du point de vue économique, et le milieu d’affaires de Saint John a vraiment adhéré à cette notion. Lorsqu’on peut aller chercher ce niveau d’engagement cela nous aide énormément. »
Hatt fait allusion à l’engagement de la Chambre de commerce de Saint John, d’Enterprise Saint John et de l’Association régionale de la Communauté francophone de Saint-Jean dans un partenariat visant à améliorer le secteur des affaires, de l’éducation, de la santé et du développement communautaire dans la région métropolitaine.
Créé en 2002, Avantage Saint John Advantage a adopté comme principes directeurs de faire connaître les avantages financiers et culturels du bilinguisme et de servir d’exemple de collaboration au plan linguistique et économique. Depuis cinq ans, cet organisme a mis au point un programme de français à l’heure du dîner à l’intention du grand public, des ateliers sur le bilinguisme destinés plus particulièrement aux gens d’affaires et une initiative ayant pour nom « Connexions » qui encourage les élèves des écoles publiques à poursuivre leurs études en français. De plus, ASJA a créé « Lebottin.org » un répertoire en ligne de tous les produits et services disponibles en français à Saint John.
D’après Hatt, les résultats en valent la peine, c’est le moins qu’on puisse dire. « Les gens sont plus courageux, ont plus d’assurance », estime-t-elle. « On sent qu’ils deviennent plus ouverts. »
Courage, assurance et ouverture sont des mots qui pourraient aussi bien s’appliquer à Hatt elle-même. Née à Charlo au N.-B., elle y a attrapé la piqûre des affaires très jeune et n’a jamais pu s’en débarrasser. « À l’âge de 11 ans, j’ai ouvert une petite cantine dans mon village, pour l’été », raconte-t-elle. « Elle a connu tant de succès que papa et maman ont continué à l’exploiter pendant l’hiver et elle est finalement devenue l’épicerie et la boucherie du village. »
En 1982, elle arrivait à Saint John. Après avoir cherché en vain une visite guidée qui lui ferait connaître la ville comme il faut, elle a fondé sa propre entreprise qui offrait surtout des excursions dans la ville durant la saison estivale. En cinq ans, Aquila Tours inc. avait tellement grossi qu’il lui fallait un gestionnaire permanent. Aujourd’hui, la compagnie procure des services à des groupes de voyageurs partout au Canada atlantique et organise aussi des voyages vers des destinations extérieures partout dans le monde.
Hatt est venue communiquer son énergie et son enthousiasme à ASJA. « Pendant que j’étais présidente, entre 2002 et 2005, nous avons travaillé vraiment très fort pour mettre sur pied une grande diversité de programmes conçus pour créer des liens entre les communautés d’affaires anglophone et francophone. »
Leur effort a porté fruit À l’heure actuelle, la population francophone de la ville est active et en pleine expansion, et ses rapports avec le secteur commercial anglophone n’ont jamais été aussi solides. En 2006, ASJA a reçu le Prix Dialogue du Lieutenant-gouverneur pour couronner son succès. Et celle qui est devenue présidente sortante de l’organisme s’avoue on ne peut plus heureuse.
« Les affaires », dit Hatt, « ça repose encore et toujours sur la création de bons rapports entre les gens. »
Cet article est protégé par le droit de reproduction (2007) de Dialogue New/Nouveau-Brunswick, qui fait la promotion de la compréhension, de l’appréciation et du respect mutuels entre les anglophones et les francophones du Nouveau-Brunswick.