Fredericton, le 10 juin 2022 – La déclaration suivante a été publiée aujourd’hui par Shirley MacLean, commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick.

« En ce dernier jour de la séance printanière de l’Assemblée législative, je suis grandement déçue par le silence du premier ministre sur la révision de la Loi sur les langues officielles.

En décembre 2021, le Rapport de la Révision 2021 de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick, rédigé par les commissaires John McLaughlin et la juge Yvette Finn, a été rendu public. Près de six mois se sont écoulés et il n’y a pas eu de réponse ou d’indication du gouvernement quant à la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport. En effet, le premier ministre, qui, en vertu de l’article 2 de la Loi sur les langues officielles, est responsable de son administration, n’a fait aucun commentaire public concret sur les recommandations de révision de la Loi sur les langues officielles.

Le préambule de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick stipule que la Constitution du Canada affirme, en ce qui concerne les deux langues officielles, le pouvoir de la Législature et du gouvernement du Nouveau-Brunswick de promouvoir le statut, les droits et les privilèges de la communauté linguistique française et de la communauté linguistique anglaise au Nouveau-Brunswick.

Les premiers ministres du Nouveau-Brunswick, de Louis J Robichaud à David Alward, ont fait preuve de leadership et d’un appui indéfectible au bilinguisme officiel au cours des 53 dernières années. Ils ont adopté et révisé la Loi sur les langues officielles afin de faire progresser l’égalité de statut et d’usage du français et de l’anglais au Nouveau-Brunswick. Ces changements au fil des ans ont permis de reconnaître de façon continue l’importance de notre Loi sur les langues officielles, et d’accepter que cette loi est importante pour les Néo-Brunswickois et les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

En tant que juriste, je peux comprendre que les modifications législatives ne se font pas du jour au lendemain. Mais six mois après la publication du rapport sur la révision de la Loi sur les langues officielles, les Néo-Brunswickois méritent à tout le moins d’entendre les réactions et les intentions du premier ministre quant à la mise en œuvre des recommandations du rapport.

L’absence de réponse du gouvernement au Rapport de la Révision 2021 de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick ne tient pas compte des 6 656 participants au questionnaire, des 31 mémoires déposés auprès des commissaires pendant leurs consultations et des plus de 80 réunions avec 200 personnes et 52 groupes d’intervenants qui ont participé à ces discussions. Plus important encore, l’absence de réponse donne l’impression que le rapport manque d’importance, ce qui est un manque de respect envers les commissaires, les participants au processus de consultation et tous les Néo-Brunswickois.

L’absence de progrès dans ce dossier est en fait un recul pour les droits linguistiques. Continuons à faire avancer notre province. Modernisons notre Loi sur les langues officielles. »

 

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