Fredericton, le 20 mars 2008 – La Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick stipule qu’elle ne s’applique pas au ministère de l’Éducation. Cette exclusion limite ainsi le pouvoir du Commissaire aux langues officielles d’enquêter les plaintes visant les opérations du système d’éducation. La Loi, par contre, lui confère l’autorité et la responsabilité de promouvoir l’avancement des deux langues officielles. C’est dans le cadre de ce volet de son mandat que le commissaire Michel Carrier s’est impliqué dans le dossier de la réforme du français langue seconde dans la province, en faisant sa propre analyse dont les détails ont été évoqués dans son rapport annuel 2005-2006.

Depuis plusieurs années, le commissaire s’est prononcé en faveur de l’amélioration des programmes de français langue seconde. Il a d’ailleurs fait part de sa position lors de sa rencontre l’automne dernier avec les commissaires chargés de l’étude des programmes de français langue seconde. De plus, il a favorisé des rencontres réunissant ces derniers et le commissaire fédéral aux langues officielles, M. Graham Fraser, ainsi que d’autres intervenants. M. Carrier était en effet d’avis que ces personnes clés avaient des perspectives et des renseignements pertinents à partager.

Le commissaire s’est également entretenu avec le Ministre avant que ce dernier initie l’étude des programmes de français langue seconde, puis suivant le dépôt de cette étude et enfin avant son annonce à l’Assemblée législative vendredi dernier. M. Carrier a tenté de convaincre le Ministre que l’abolition du programme d’immersion précoce n’était pas la bonne solution. Il a souligné qu’un certain nombre de recommandations émises par des experts en la matière ne semblaient pas avoir été prises en considération lors du processus de l’étude.

Quoique le commissaire ne conteste pas le droit du Ministre d’apporter les changements qui s’imposent au système d’éducation, et bien qu’il apprécie la disponibilité du Ministre pour discuter de la question, il ne peut toutefois appuyer la décision de supprimer l’immersion précoce du programme de français langue seconde. « Il n’y a pas de doute que le système ait besoin de réforme », a ajouté le commissaire. « Par contre, comme bien d’autres qui se sont prononcés sur le sujet, je ne suis pas convaincu que ce soit la bonne direction à prendre. En effet, des experts en la matière ont confirmé qu’il existe plusieurs options qui auraient pu être considérées au lieu d’éradiquer le programme d’immersion précoce. »

Comme son mandat ne lui donne pas la latitude d’enquêter les plaintes reliées à la controverse engendrée par cette décision, le commissaire encourage ceux et celles qui en sont mécontents de communiquer avec le bureau de l’Ombudsman. L’élaboration de politiques et les décisions qui en découlent sont entre les mains des membres de l’Assemblée législative. Cependant, la possibilité que les changements au programme d’immersion soient de nature administrative plutôt que législative, et de plus, que le travail des commissaires était défectueux implique un problème au déroulement du processus. Les questions de processus du gouvernement relèvent du mandat de l’Ombudsman. De plus, le rôle de ce dernier en tant que défenseur des enfants et de la jeunesse lui donne l’autorité de se pencher sur l’impact des changements sur les enfants du Nouveau-Brunswick.

« Il est maintenant essentiel que les Néo-Brunswickois fassent part de leurs préoccupations au gouvernement, » dit M. Carrier. « En plus des lettres envoyées aux journaux, aux députés et au Ministre, ils peuvent également contacter le Bureau de l’Ombudsman. Pour ma part, je m’engage à continuer à m’impliquer afin de convaincre le gouvernement du besoin de repenser sa décision. »

PERSONNE-RESSOURCE : Giselle Goguen, directrice des affaires publiques et de la recherche, Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, (506) 444-4229, 1 888 651-6444 (sans frais), ou par courriel giselle.goguen@gnb.ca.