Fredericton, le 3 avril 2014 – La commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Katherine d’Entremont, presse les gouvernements du Nouveau-Brunswick et du Canada d’adopter une entente cadre sur l’immigration francophone afin de maintenir le poids démographique de la communauté francophone de cette province.
Selon Mme d’Entremont, des données récentes démontrent que la communauté francophone du Nouveau-Brunswick, qui représente environ le tiers de la population provinciale, n’a pas profité autant de l’immigration que la communauté anglophone.
« La Constitution canadienne est claire : la communauté francophone et la communauté anglophone du Nouveau-Brunswick ont un statut égal, a précisé la commissaire. Par conséquent, les gouvernements provincial et fédéral ont l’obligation de prendre les mesures qui s’imposent afin que leurs politiques, programmes et pratiques en matière d’immigration ne désavantagent pas une communauté par rapport à l’autre. »
Selon une analyse1 de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, la très grande majorité des immigrants récents au Nouveau-Brunswick (81,1 %) avaient l’anglais comme première langue officielle parlée en 2011 alors que seuls 11,7 % avaient le français. Par ailleurs, les résultats du Programme des candidats du Nouveau-Brunswick – programme par lequel le gouvernement provincial choisit des candidats à l’immigration – ne sont guère plus reluisants. Au cours de l’exercice 2012-2013, le pourcentage de candidats d’expression française et bilingue (français et anglais) retenus s’élevait à seulement 12,2 % de l’ensemble des candidats accueillis dans la province.
« Ces résultats montrent clairement qu’il faut redoubler d’efforts afin de corriger un déséquilibre qui compromet à long terme le poids démographique de la communauté francophone dans la seule province officiellement bilingue », a poursuivi Mme d’Entremont.
La commissaire se réjouit de l’intention du gouvernement provincial d’adopter une stratégie en matière d’immigration francophone. Elle croit cependant que cette stratégie doit miser sur un partenariat accru entre les deux paliers de gouvernement.
« Pour relever le défi de l’immigration francophone au Nouveau-Brunswick, une entente-cadre entre les deux paliers de gouvernement doit être établie, a poursuivi Mme d’Entremont. Cette entente affirmerait d’abord le statut linguistique unique du Nouveau-Brunswick. Elle établirait que les programmes et pratiques en matière d’immigration des deux paliers de gouvernement doivent maintenir le poids démographique des deux communautés linguistiques officielles. Elle affirmerait aussi la nécessité de compenser le déséquilibre qui a existé entre les taux d’immigration par le passé. »
La commissaire d’Entremont estime que l’immigration est un pilier fondamental de l’avenir du Nouveau-Brunswick et qu’un cadre doit être clairement défini pour que celle-ci profite d’une manière égale aux deux communautés linguistiques officielles.
« Au cours des dernières années, l’immigration francophone au Nouveau-Brunswick a été un sujet d’intérêt pour nos deux paliers de gouvernement, a affirmé Mme d’Entremont. Elle doit maintenant devenir une priorité. »
1 Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Rapport annuel 2012-2013
Renseignements
Hugues Beaulieu
Directeur des Affaires publiques et de la Recherche
Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick
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