Cela se passait en 2004 à l’occasion du lancement de la biographie de Louis‑J. Robichaud. La séance de dédicace tirait à sa fin et je me présentai devant l’ancien premier ministre. Il me félicita pour ma nomination et bientôt, nous étions engagés dans une discussion sur l’état du bilinguisme. Il me dit alors que les progrès réalisés depuis l’adoption de la première loi sur les langues officielles dépassaient tout ce qu’il aurait pu imaginer au moment de l’adoption de celle‑ci en 1969. L’homme était visiblement fier et ravi de ce qu’il voyait et entendait.
Un anniversaire pour célébrer nos deux langues officielles… et aller plus loin
Cela se passait en 2004 à l’occasion du lancement de la biographie de Louis‑J. Robichaud. La séance de dédicace tirait à sa fin et je me présentai devant l’ancien premier ministre. Il me félicita pour ma nomination et bientôt, nous étions engagés dans une discussion sur l’état du bilinguisme. Il me dit alors que les progrès réalisés depuis l’adoption de la première loi sur les langues officielles dépassaient tout ce qu’il aurait pu imaginer au moment de l’adoption de celle‑ci en 1969. L’homme était visiblement fier et ravi de ce qu’il voyait et entendait.
Ce qui nous semble normal aujourd’hui en matière de langues officielles ne l’était pas en 1969. C’est ce que le « père » de la première loi sur les langues officielles avait constaté. Ce quarantième anniversaire est d’ailleurs l’occasion de saluer le courage politique de Louis‑J. Robichaud, mais aussi celui du chef de l’opposition de l’époque, Richard Hatfield. Rappelons-le : cette loi fut adoptée à l’unanimité.
Quarante ans plus tard, il faut admettre que beaucoup de progrès ont été accomplis. Une question servira à illustrer mon propos. Pourrait-on s’imaginer aujourd’hui que le maire de Moncton refuse à ses citoyens de s’exprimer en français devant le conseil municipal? C’est pourtant ce qui s’est produit en 1968, et cet événement a marqué davantage l’imagination que ne l’a fait l’adoption de la première loi sur les langues officielles.
Nous avons certes progressé. Est-ce à dire que nous sommes parvenus à une égalité réelle? Non. Il reste encore du chemin à parcourir. À cet égard, je dois saluer l’annonce récente du gouvernement provincial d’élaborer une stratégie pour assurer une meilleure application de la Loi sur les langues officielles. Il s’agit d’une mesure que nous recommandons depuis plusieurs années et je suis convaincu qu’elle portera des fruits.
Notre progression vers l’égalité réelle passe également par un changement d’attitude, voire de culture. Trop souvent, la Loi sur les langues officielles est considérée comme un mal nécessaire plutôt qu’un symbole de respect et d’égalité. Trop souvent, l’esprit de la Loi est délaissé au profit d’une interprétation très pointue et limitée. Trop souvent, on laisse des mythes avoir cours plutôt que de rétablir les faits et d’approuver les conséquences nécessaires du bilinguisme officiel.
Quarante ans après l’adoption de la première loi, le temps est venu d’avoir une vision beaucoup plus généreuse des langues officielles. Voilà ce que je nous souhaite à l’occasion de ce bel anniversaire
PERSONNE-RESSOURCE : Hugues Beaulieu, directeur des affaires publiques et de la recherche, Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, (506) 444-4229, 1 888 651-6444 (sans frais), ou par courriel hugues.beaulieu@gnb.ca.