Graham Fraser et Michel Carrier célèbrent les 20 ans de la reconnaissance du principe d’égalité des deux communautés linguistiques officielles dans la Charte canadienne des droits et libertés
Fredericton, le 6 mars 2013 – Le commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, et son homologue du Nouveau-Brunswick, Michel Carrier, ont souligné le 20e anniversaire de la modification de la Charte canadienne des droits et libertés pour y inclure l’article 16.1. Cet article reconnaît l’égalité des deux communautés linguistiques officielles du Nouveau-Brunswick et accorde à chacune d’elles le droit à ses propres institutions éducatives et culturelles.
« L’article 16.1 est au cœur de la vitalité de nos communautés anglophone et francophone, a déclaré M. Carrier. D’une part, il protège le droit de chaque communauté d’avoir ses propres écoles et autres institutions éducatives et culturelles. D’autre part, cet article oblige le gouvernement du Nouveau-Brunswick à protéger et à promouvoir cette égalité des deux communautés ainsi que le droit de ces dernières à des institutions distinctes. L’article 16.1 n’est pas une simple déclaration de principes; c’est un engagement à agir pour assurer l’égalité des deux communautés linguistiques et c’est ce qui le rend si important. »
Selon le commissaire Fraser, « cette disposition de la Charte a été au cœur de la protection et de la promotion de la vitalité des communautés de langue officielle du Nouveau-Brunswick, tout particulièrement dans le domaine de l’éducation ».
L’article 16.1 a été ajouté à la Charte en mars 1993, et ce, à la demande de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick. Il reprend les principaux éléments de la Loi reconnaissant l’égalité des deux communautés linguistiques officielles au Nouveau-Brunswick. Cette dernière a été adoptée en 1981 par l’Assemblée législative de la province.
Au cours d’une cérémonie à Fredericton, les deux commissaires ont souligné le leadership du Nouveau-Brunswick en matière d’égalité linguistique. « L’article 16.1 témoigne de la détermination du Nouveau-Brunswick à assurer l’épanouissement de ses deux communautés linguistiques officielles, un geste qui fait grandement honneur à cette province et qui doit être célébré », a ajouté le commissaire Carrier.
Le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Michel Carrier, et le commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser. (pour obtenir une copie de cette photo, veuillez communiquer avec le Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick)
Signature d’un protocole d’entente
Michel Carrier et Graham Fraser ont aussi annoncé la signature d’une entente qui permettra aux deux commissariats d’accroître leur coopération afin d’optimiser le soutien qu’ils apportent aux citoyens, aux communautés et aux organismes qu’ils servent. L’entente prévoit notamment que les deux commissariats pourront mener conjointement des études ainsi que des activités de promotion.
« Cette entente nous permettra de conjuguer nos efforts dans certains domaines, a déclaré le commissaire Carrier. Les questions et défis en matière de droits linguistiques sont souvent similaires et nous avons tout à gagner d’une collaboration accrue entre nos commissariats. »
« D’une certaine façon, cette entente confirme formellement ce qui a déjà été établi informellement : un partenariat amical et efficace, a dit le commissaire Fraser. Par exemple, nous travaillons actuellement ensemble dans le cadre d’une étude sur l’accès à la justice dans les deux langues officielles. »
M. Fraser a aussi félicité M. Carrier pour ses dix ans de travail inlassable au service de la population du Nouveau-Brunswick.
Michel Carrier et Graham Fraser signent l’entente de collaboration entre les deux commissariats. (pour obtenir une copie de cette photo, veuillez communiquer avec le Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick)
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Renseignements
Commissariat aux langues officielles du Canada
Nelson Kalil
Gestionnaire, Communications stratégiques et Relations avec les médias
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Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick
Hugues Beaulieu
Directeur des affaires publiques et de la recherche
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Sans frais : 1-888-651-6444
Courriel : hugues.beaulieu@gnb.ca
Fiche technique
L’article 16.1 de la Charte canadienne des droits et libertés
Communautés linguistiques française et anglaise du Nouveau-Brunswick
16.1. (1) La communauté linguistique française et la communauté linguistique anglaise du Nouveau-Brunswick ont un statut et des droits et privilèges égaux, notamment le droit à des institutions d’enseignement distinctes et aux institutions culturelles distinctes nécessaires à leur protection et à leur promotion.
Rôle de la législature et du gouvernement du Nouveau-Brunswick
(2) Le rôle de la législature et du gouvernement du Nouveau-Brunswick de protéger et de promouvoir le statut, les droits et les privilèges visés au paragraphe (1) est confirmé.
Dualité en éducation ou assimilation, par Michel A. Carrier, Commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick
Ce qui, de prime abord, semblait être un article positif à l’égard de la quête du bilinguisme au Nouveau-Brunswick (Seeking Bilingualism, Telegraph Journal, 15 octobre) s’est finalement avéré être un reniement de l’assise la plus fondamentale de la vitalité de la communauté francophone au Nouveau-Brunswick : la dualité dans le système scolaire. À la lecture de l’article, nous constatons qu’un chef d’entreprise canadien réputé, Richard Currie, soutient que le temps est venu pour le Nouveau-Brunswick de se débarrasser des systèmes distincts de santé et d’éducation destinés à offrir des services en anglais et en français.
Avec tout le respect que je lui porte, M. Currie, à l’instar d’autres personnes qui ont récemment exprimé leurs opinions, se méprend en jumelant la dualité en éducation et en soins de santé sans tenir compte des particularités intrinsèques de ces deux secteurs. C’est une interprétation erronée de la situation. Les discussions ayant trait à l’égalité en soins de santé, quoiqu’essentielles, ne se fondent pas sur l’idée que nous devons avoir des hôpitaux distincts pour chaque communauté linguistique. Personne ne préconise une telle approche, mais en mettant ainsi en adéquation l’égalité en soins de santé et l’égalité en éducation, le risque est grand d’induire le public en erreur, ce qui nuira forcément à la capacité des gens d’intervenir efficacement dans les discussions ou les débats sur l’enjeu des soins de santé.
Non seulement la dualité en éducation est primordiale, mais c’est un droit enchâssé dans la Constitution.
Le français et l’anglais bénéficient d’un statut juridique égal dans cette province. Malgré tout, il est assez évident qu’ils ne sont pas confrontés aux mêmes difficultés en matière de vitalité et de protection. La langue française en Amérique du Nord se trouve dans un état constant de fragilité. Sa survie et son épanouissement exigent des mesures énergiques afin de prévenir l’assimilation, d’où l’importance de la dualité en éducation dans nos deux réseaux d’écoles publiques. En fait, la Charte canadienne des droits et libertés confère à chaque communauté linguistique officielle du Nouveau-Brunswick le droit à « des institutions d’enseignement distinctes et aux institutions culturelles distinctes nécessaires à leur protection et à leur promotion ».
Selon de nombreuses personnes, la dualité en éducation permet de freiner considérablement l’assimilation au sein de la communauté francophone du Nouveau-Brunswick. Il importe de mentionner que la dualité de notre système scolaire ne vise pas à éveiller des antagonismes parmi la population, mais plutôt à assurer que les deux communautés linguistiques peuvent s’épanouir pleinement et être vraiment égales.
Le Rapport du Comité sur l’organisation et les frontières des districts scolaires du Nouveau-Brunswick (1979), dont la publication a précédé la réorganisation des districts scolaires en fonction de la langue, apporte un éclairage pertinent sur la question. En voici un extrait :
« Si l’on essaie d’intégrer deux systèmes dont l’un est plus faible que l’autre, le déséquilibre des rapports bilatéraux fera que le processus d’intégration affaiblira encore la plus faible des deux parties. Elle finira, le cas échéant, par se fondre dans une culture économique, sociale et culturelle peu différente de celle de la partie la plus forte » (rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques portant sur l’examen des politiques nationales d’éducation au Canada en 1976).
À l’heure actuelle, la langue anglaise est de plus en plus omniprésente à l’échelle de la planète, notamment dans l’univers virtuel, ce qui donne lieu à des situations encore plus difficiles pour la communauté francophone. Il devrait donc être clair pour tout le monde que la dualité en éducation devient par le fait même encore plus essentielle.
La Charte ne laisse aucun doute en ce qui concerne le droit de disposer d’établissements d’enseignement distincts en éducation. Selon moi, c’est un fait incontestable et toute rhétorique qui s’y oppose n’a pas sa place dans les discussions au sujet de la révision actuelle de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick. Durant cette révision, il faut avant tout s’efforcer d’améliorer la Loi de manière à ce que le gouvernement puisse respecter pleinement ses obligations constitutionnelles de servir équitablement le public dans les deux langues officielles et de favoriser l’égalité entre les deux communautés linguistiques de la province.
Déclaration du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick relativement aux données du Recensement de la population de 2011 portant sur la diversité linguistique du Canada
C’est avec grand intérêt que nous avons entrepris aujourd’hui l’examen des données de Statistique Canada concernant les caractéristiques linguistiques des Canadiens. L’analyse de ces données requiert du temps; il m’est donc impossible de commenter en détail les résultats. Voici néanmoins mes premières réactions.
Les données de Statistique Canada relativement à la langue au Nouveau-Brunswick me préoccupent. En effet, malgré une légère hausse de personnes parlant le français dans la province, la proportion du nombre de francophones au Nouveau-Brunswick a diminué.
Statistique Canada dit d’ailleurs « qu’au Nouveau-Brunswick, la part du français semble connaître un certain recul, peu importe la caractéristique examinée ». Voilà une déclaration qui devrait retenir l’attention du gouvernement provincial et nos deux communautés linguistiques.
La vitalité de la langue française au Nouveau-Brunswick repose sur plusieurs facteurs. C’est pourquoi le gouvernement provincial devrait se doter d’une approche globale pour assurer la vitalité de nos deux communautés linguistiques. Je crois que les données de Statistique Canada démontrent la pertinence d’une telle approche.
Il est intéressant de noter que Statistique Canada précise que « c’est l’immigration internationale qui influe le plus sur l’évolution du français au Canada ».
L’an dernier, j’ai recommandé que le gouvernement adopte des lignes directrices claires afin que ses pratiques en matière d’immigration profitent d’une manière égale aux deux communautés linguistiques. Le gouvernement m’a répondu qu’une telle politique était en voie d’élaboration; j’ai hâte d’en prendre connaissance.
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Renseignements :
Hugues Beaulieu
Directeur des affaires publiques et de la recherche
506-444-4229 ou 1-888-651-6444
Hugues.Beaulieu@gnb.ca
Rapport annuel 2011-2012
COMMISSAIRE AUX LANGUES OFFICIELLES DU NOUVEAU-BRUNSWICK
Communiqué
RAPPORT ANNUEL 2011-2012
Le commissaire demande au gouvernement d’améliorer la Loi sur les langues officielles
Fredericton, le 11 octobre 2012 – Le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Michel Carrier, demande au gouvernement provincial d’améliorer la Loi sur les langues officielles afin de progresser davantage vers une égalité du français et de l’anglais au Nouveau-Brunswick. Dans son rapport annuel 2011-2012, M. Carrier présente à nouveau une série de propositions de modification à la Loi.
« La révision de la Loi est importante, car elle est l’occasion de concrétiser davantage le projet d’égalité linguistique au Nouveau-Brunswick, a précisé le commissaire. Cette révision doit nous faire avancer, non maintenir le statu quo. »
Le droit pour les fonctionnaires de travailler dans la langue officielle de leur choix, des obligations linguistiques pour les ordres professionnels et une meilleure protection des droits linguistiques dans le cas des partenariats public-privé font partie des propositions du commissaire.
Dans son rapport annuel intitulé De la parole aux actes, le commissaire brosse un portrait nuancé des progrès en matière de langues officielles dans la province. Ainsi, il dit se réjouir de la mise en œuvre par le gouvernement du Plan sur les langues officielles, Le bilinguisme officiel : une force. Il juge que cette initiative devrait permettre au gouvernement de mieux respecter ses obligations linguistiques en matière de prestation de services bilingues à la population. Toutefois, en matière de langue de travail dans la fonction publique, le commissaire souligne que des mesures supplémentaires doivent être mises de l’avant pour assurer un usage plus équilibré du français et de l’anglais. « Le plan gouvernemental comporte peu de mesures novatrices susceptibles de créer une véritable culture de travail bilingue au sein de la fonction publique », a expliqué le commissaire. En outre, Michel Carrier estime que le gouvernement provincial doit faire preuve de rigueur afin que son objectif d’augmenter le bilinguisme au sein de la haute fonction publique se réalise.
Dans son rapport annuel, le commissaire souligne certains progrès à la suite de ses recommandations, notamment en matière de services à la petite enfance. Cependant, il attend toujours l’adoption d’une politique provinciale en matière d’immigration. « L’an dernier, j’ai recommandé que le gouvernement adopte des lignes directrices claires afin que ses pratiques en matière d’immigration profitent d’une manière égale aux deux communautés linguistiques, a précisé le commissaire. Le gouvernement m’a répondu qu’une telle politique était en voie d’élaboration; j’ai hâte d’en prendre connaissance. »
Au chapitre des plaintes, le Bureau du commissaire en a traité 203 au cours de l’année 2011-2012, la majorité visant l’absence de services en français.
Lors de la conférence de presse, le commissaire a souligné que l’année 2013 marquera le 20e anniversaire de l’enchâssement dans la Charte canadienne des droits et libertés du statut d’égalité des deux communautés linguistiques officielles au Nouveau-Brunswick. « Ce statut d’égalité de nos deux communautés linguistiques n’a pas seulement une portée symbolique, a expliqué le commissaire. En fait, le gouvernement a l’obligation constitutionnelle de protéger et de promouvoir ce statut et ces droits égaux. La révision de la Loi sur les langues officielles est une occasion de respecter pleinement la lettre et l’esprit de cet engagement constitutionnel, bref de passer de la parole aux actes », a conclu le commissaire.
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Le rapport annuel 2011-2012 peut être consulté en ligne.
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Allocution du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick lors de la cérémonie marquant le dixième anniversaire de bilinguisme officiel à Moncton le 2 août 2012
Quel heureux événement que ce dixième anniversaire de bilinguisme officiel à Moncton!
Je suis vraiment ravi d’être ici avec vous pour le célébrer.
Cette activité souligne un geste historique certes, mais surtout un engagement renouvelé envers ce grand projet de société qu’est l’égalité de nos deux communautés linguistiques.
Cet anniversaire est l’occasion de saluer ces gens, francophones et anglophones qui ont dit non à l’homogénéisation, ces hommes et ces femmes qui croient en l’importance de protéger et de promouvoir la langue française et toute la culture qui y est associée, ces Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises qui veulent que nos deux communautés linguistiques s’épanouissent ensemble dans le respect.
Ce dixième anniversaire est aussi l’occasion de s’engager à aller plus loin. D’ailleurs, je veux aujourd’hui souligner le leadership de l’administration municipale et de ses employés. Votre engagement et vos efforts permettront une progression soutenue dans tous les domaines de la vitalité des langues. Nul doute que la création de votre comité d’étude sur le bilinguisme guidera vos démarches.
Une véritable politique en matière de langues officielles doit chercher à influencer tous les facteurs de la vitalité des langues. Car, en cette matière, tout est lié.
Les lois, politiques et reconnaissances officielles sont essentielles pour assurer l’égalité de nos deux langues. Le rôle des institutions est vital pour progresser vers l’égalité. Mais tout cela ne doit pas nous faire oublier l’importance du geste individuel.
Une langue, c’est d’abord des gens qui la parlent quotidiennement, qui demandent un service dans leur langue, qui l’utilisent en public, qui estiment important de la voir dans le grand espace public.
Faire en sorte que les citoyens puissent vivre ensemble en harmonie : voilà un but fondamental de toute administration municipale. Signe de respect, d’ouverture et de promotion de la diversité, la déclaration de bilinguisme de la Ville de Moncton est un bel exemple de cette volonté de vivre ensemble. Que cet anniversaire soit le renouvellement d’une volonté ferme d’aller plus loin pour que nos deux groupes linguistiques puissent s’épanouir pleinement dans cette belle ville.
Déclaration du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick concernant le plan gouvernemental de deux ans pour les langues officielles
Fredericton, le 2 décembre 2011 – « Depuis plusieurs années, je recommande au gouvernement provincial de se doter d’un plan pour les langues officielles afin que tous les ministères provinciaux respectent pleinement leurs obligations linguistiques. Je suis heureux de voir cette recommandation devenir réalité grâce à ce plan de deux ans pour les langues officielles. Je remercie le gouvernement précédent d’avoir entrepris ce projet et je félicite le premier ministre David Alward de le poursuivre. Je suis convaincu que ce plan peut donner un nouvel élan à notre projet d’égalité linguistique. Un fort leadership de la part du gouvernement et de la haute fonction publique est maintenant essentiel à la réussite de ce plan. Nous suivrons de près sa mise en œuvre. »
Avancer pour ne pas reculer
Le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick
présente son rapport annuel 2010-2011
Fredericton, le 20 octobre 2011 – Le commissaire aux langues officielles, Michel A. Carrier, a présenté aujourd’hui son huitième rapport annuel intitulé Avancer pour ne pas reculer.
« Les progrès en matière de langues officielles sont fragiles, car il y a toujours cette tendance lourde : l’influence prépondérante de l’anglais, ici et ailleurs dans le monde, a déclaré le commissaire. Pour assurer l’avenir du français au Nouveau-Brunswick, il est impératif de toujours avancer, et ce, sur plusieurs fronts. »
Dans son rapport, le commissaire recommande d’appliquer pleinement le principe de dualité linguistique aux garderies privées. En matière d’immigration, il demande au gouvernement de se doter d’une politique officielle et de lignes directrices claires afin que ses interventions dans ce domaine favorisent d’une manière égale les deux communautés linguistiques. M. Carrier soumet également une douzaine de propositions d’amélioration à la Loi sur les langues officielles (LLO) dont la révision doit commencer au plus tard en décembre 2012.
Au chapitre des plaintes, le Bureau du commissaire en a reçu 200 au cours de l’année 2010-2011, la plupart visant l’absence de services en français. Le commissaire présente également un résumé de son rapport sur Casino Nouveau-Brunswick. Selon M. Carrier, le libellé de la LLO ne permet pas de conclure que Casino Nouveau-Brunswick est assujettie à cette loi. Toutefois, il souligne que le gouvernement provincial avait le pouvoir et le devoir d’obliger l’exploitant du casino à fournir tous ses services dans les deux langues officielles. Le commissaire recommande d’ailleurs des changements à la LLO afin de mieux protéger les droits linguistiques des Néo-Brunswickois dans le cas de partenariats public-privé, d’octroi de monopoles et de privatisation de services publics.
« La vitalité des langues repose sur plusieurs facteurs qui sont tous liés, a déclaré le commissaire. Les divers sujets qui sont abordés dans ce rapport annuel illustrent bien comment l’action gouvernementale peut influencer cette vitalité. »
Le commissaire Carrier se réjouit de la mise en œuvre d’un plan d’action provincial sur les langues officielles; une initiative lancée par l’administration précédente et qui a été reprise par le gouvernement de David Alward. « Je recommande une telle mesure depuis des années et je suis heureux de la voir enfin devenir réalité », a précisé M. Carrier.
Le dernier chapitre du rapport annuel contient une reproduction de l’encart intitulé Deux langues pour vivre ensemble qui a été distribué dans les quotidiens et certains hebdomadaires de la province en mars 2011. « À titre de commissaire, une de mes responsabilités est de promouvoir l’avancement de nos deux langues officielles, a expliqué M. Carrier. Pour ce faire, il est important de bien expliquer ce que sont le bilinguisme officiel et la dualité linguistique et de dissiper les mythes qui entourent ces deux notions. »
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« Ma passion première, c’est l’écriture » – Vincent Bossé
Vincent Bossé est bilingue. Sa première langue est le français et il en est fier. « La langue française est si riche et si développée. C’est important de la souligner et de la mettre en valeur si on veut la conserver ». Il croit aussi que son apprentissage de l’anglais lui a ouvert des portes et va lui permettre d’aller plus loin plus tard. « Les cours d’anglais ont commencé à l’école, en 3e année. Au début, je trouvais ça difficile d’apprendre une deuxième langue, mais j’écoutais des émissions en anglais pour m’aider. Je me suis aussi joint à un comité d’écriture en 10e année ».
Le 1 avril 2011
Vincent Bossé est bilingue. Sa première langue est le français et il en est fier. « La langue française est si riche et si développée. C’est important de la souligner et de la mettre en valeur si on veut la conserver ». Il croit aussi que son apprentissage de l’anglais lui a ouvert des portes et va lui permettre d’aller plus loin plus tard. « Les cours d’anglais ont commencé à l’école, en 3e année. Au début, je trouvais ça difficile d’apprendre une deuxième langue, mais j’écoutais des émissions en anglais pour m’aider. Je me suis aussi joint à un comité d’écriture en 10e année ».
Natif de St-Hilaire, cet élève de 12e année à la Cité des Jeunes A.M.-Somarny d’Edmunston est impliqué dans le journal étudiant et a sa propre émission sur les ondes de CFAI tous les jeudis soirs. Inscrit à l’Université de Moncton en Information/Communication pour la rentrée prochaine, il dit avoir choisi ce domaine parce que c’est un coup de cœur. « Ma passion première, c’est l’écriture. J’écris beaucoup en français (poèmes, chansons, etc.) et depuis que je sais écrire en anglais, cela m’a permis d’ajouter une nouvelle dimension à mon écriture, je peux maintenant explorer cela en anglais ».
Vivant dans une région majoritairement francophone, Vincent dit quand même avoir l’occasion de pratiquer l’anglais car il côtoie souvent des clients anglophones dans le cadre de son travail. « C’est vraiment plaisant de pouvoir mettre en pratique ce que j’ai appris dans mes cours d’anglais. On apprend en pratiquant! »
Apprenez-en davantage sur l’engouement de Vincent pour les langues en lisant son article ci-dessous qui a paru le 4 mars 2011 dans l’Espace Jeunesse de l’Acadie Nouvelle.
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« You're so lucky, you're bilingual » (« Tu as de la chance; tu es bilingue »*)
Vincent Bossé
Cela fait maintenant presque trois ans que je travaille comme caissier dans une chaîne de restauration rapide. Ce que j'aime principalement de mon emploi, c'est l'interaction avec les gens. Certes, comme dans n'importe quel travail nécessitant un service à la clientèle, ce n'est pas toujours évident de satisfaire tout le monde. Toutefois, en gardant toujours le sourire, ça devient généralement plus facile de gérer les situations plus complexes. La majorité du temps, j'entends de beaux commentaires sur mon travail – qui me font sourire – et cela me pousse à continuer.
En hiver comme en été, beaucoup de touristes viennent de partout pour découvrir la ville ou encore pour passer du temps avec des membres de leur famille; alors que d'autres font seulement une petite pause au resto avant de poursuivre leur route.
Récemment, une dame souriante vient à ma caisse. Je lui réponds par un traditionnel: « Bonjour! » Elle est anglophone et passe sa commande : « I'll have a number two with a coffee, please » (« Est-ce que je peux avoir un numéro 2 avec un café s’il vous plaît? »*). Je lui demande donc, tout naturellement : « And what do you want in it? Cream and sugar? » (« Et que voulez-vous dans votre café? De la crème et du sucre? »*). Et avec un beau grand sourire, elle me dit : « You're so lucky, you're bilingual » (« Tu as de la chance; tu es bilingue »*). Ma première réaction a été de lui répondre : « Well, I don't really have a choice, I'm working in a restaurant » (« Je n’ai pas vraiment le choix, je travaille dans un restaurant »*). Ensuite, j'y ai repensé. Sa remarque m'a vraiment fait sourire. Ce n'est pas quelque chose à laquelle je pense régulièrement, puisqu'on nous apprend l'anglais dès la 3eannée, mais c'est quand même toute une chance de pouvoir s'exprimer dans les deux langues alors que plusieurs gens sont limités à l'une ou l'autre.
La langue française est si riche et si développée, c'est une fierté pour moi de la parler couramment depuis mon enfance. C'est important de la souligner et de la mettre en valeur si on veut la conserver pour au moins les 100 prochaines années. L'anglais, pour sa part, est une langue passe-partout, je dirais même universelle. Peu importe où nous sommes dans le monde, en connaissant une petite base d'anglais, il y aura toujours une façon de parvenir à se faire comprendre.
Bref, je considère que cette dame m'a fait un cadeau en me faisant réaliser l'importance que ces deux langues ont dans ma vie. Avant de partir, elle m'a dit : « Have a nice day! » (« Bonne journée! »*). Et je lui ai répondu: « In french, you say bonne journée! » (« En français, on dit bonne journée! »*). Elle m'a souri et a dit avec l'accent : « Bon journée! ».
*notre traduction
Publication de la brochure Deux langues pour vivre ensemble!
Fredericton, le 28 mars 2011 – Une brochure sur les langues officielles et la dualité linguistique est distribuée cette semaine dans les quotidiens et certains hebdomadaires du Nouveau-Brunswick. Publié par le Bureau du commissaire aux langues officielles, le document présente des réponses à de nombreuses questions sur ces deux sujets.
« À titre de commissaire, une de mes responsabilités est de promouvoir l’avancement de nos deux langues officielles, a expliqué Michel A. Carrier. Pour ce faire, il est important de bien expliquer la raison d’être des langues officielles et de la dualité. C’est l’un des objectifs de cette brochure. »
En plus de fournir des renseignements généraux et de répondre à des questions fréquentes, le document de douze pages renferme des témoignages de Néo-Brunswickois sur le bilinguisme et la dualité. « La langue et la culture sont au cœur de l’identité des gens, a poursuivi le commissaire. Voilà pourquoi nous avons invité des Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises à prendre la parole. Ces témoignages sont inspirants et nous font prendre conscience de la richesse de nos deux langues officielles.»
Le commissaire espère que la publication de cette brochure permettra d’alimenter un dialogue de bonne foi sur le bilinguisme officiel et la dualité linguistique. « Je souhaite que cette brochure dissipe certains mythes et contribue à une meilleure compréhension de ce qui est au cœur de notre identité collective », a conclu Michel A. Carrier.
La brochure Deux langues pour vivre ensemble! peut être consultée en ligne.
Renseignements :
Hugues Beaulieu
Directeur des affaires publiques et de la recherche
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La dualité en éducation favorise l’égalité
par Michel A. Carrier
Commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick
L’éditorial du Telegraph Journal de samedi dernier m’a stupéfait. Ce qui paraissait, à première vue, être des observations à l’appui de la Grande marche pour l’égalité linguistique s’est avéré le rejet d’un des éléments les plus fondamentaux de notre projet de société aspirant à une véritable égalité pour les deux communautés linguistiques officielles. Cet éditorial présentait la dualité linguistique en éducation, qui est protégée par la Charte canadienne des droits et libertés, comme une pratique fractionnelle empêchant l’égalité réelle.
La dualité linguistique consiste en la nature véritable du Nouveau‑Brunswick, une province ayant deux communautés linguistiques officielles de statut égal. Cette mention figure non seulement dans la Loi reconnaissant l’égalité des deux communautés linguistiques officielles au Nouveau‑Brunswick, mais aussi dans la Charte canadienne des droits et libertés.
Même si l’anglais et le français ont un statut juridique égal au Nouveau‑Brunswick, il devrait être facile de comprendre qu’ils ne se heurtent pas aux mêmes difficultés en ce qui concerne leur vitalité et leur protection respectives. En Amérique du Nord, la langue française se trouve dans un état constant de fragilité. Sa survie et son développement nécessitent des mesures musclées et convaincantes afin de prévenir l’assimilation, d’où la dualité en éducation, c’est‑à‑dire nos deux réseaux d’écoles publiques. En fait, la Charte canadienne des droits et libertés stipule que chaque collectivité linguistique officielle au Nouveau‑Brunswick a « le droit à des institutions d’enseignement distinctes et aux institutions culturelles distinctes nécessaires à leur protection et à leur promotion ».
Nombreux sont ceux qui attribuent à la dualité en éducation le fait de restreindre l’assimilation dans la communauté francophone du Nouveau‑Brunswick. En effet, la dualité de notre système scolaire ne vise pas à diviser les gens, mais plutôt à assurer que les deux communautés linguistiques peuvent se développer pleinement et être véritablement égales.
Le Rapport du Comité sur l’organisation et les frontières des districts scolaires du Nouveau‑Brunswick (1979), dont la publication a précédé la réorganisation des districts scolaires en fonction de la langue, nous fournit un bon éclairage sur la question. En voici un extrait :
« Si l’on essaie d’intégrer deux systèmes dont l’un est plus faible que l’autre, le déséquilibre des rapports bilatéraux fera que le processus d’intégration affaiblira encore la plus faible des deux parties.Elle finira, le cas échéant, par se fondre dans une culture économique, sociale et culturelle peu différente de celle de la partie la plus forte (rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement économique portant sur l’examen des politiques nationales d’Éducation au Canada en 1976). »
Aujourd’hui, la langue anglaise est encore plus présente mondialement – et virtuellement –, ce qui engendre davantage de difficultés pour notre communauté francophone. En conséquence, il devrait être clair pour tous que la dualité en éducation est encore plus essentielle. En plus d’être inquiétant, le fait que l’éditorial laisse entendre le contraire pourrait saper tout prochain effort visant à améliorer le dialogue entre nos deux communautés linguistiques.
Le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick présente son rapport annuel 2009-2010
Fredericton, le 5 octobre 2010 – Le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Michel A. Carrier, a présenté aujourd’hui son septième rapport annuel. Intitulé Deux langues pour bâtir l’avenir, le document renferme de nombreuses recommandations, notamment en ce qui concerne la stratégie de mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles, la révision de la Loi et l’affichage gouvernemental.
« Je suis heureux que le gouvernement provincial ait adopté une stratégie de mise en œuvre de la Loi, a déclaré le commissaire. Depuis un certain nombre d’années, nous recommandions l’adoption d’un tel outil pour assurer l’application intégrale de la Loi. Nous avons révisé la stratégie et avons formulé une série de recommandations afin qu’elle puisse atteindre ses objectifs. Je souhaite grandement que le nouveau gouvernement maintienne et bonifie cette stratégie. »
En ce qui a trait à la révision de la Loi, qui doit se faire au plus tard en 2012, le commissaire propose déjà trois changements à celle-ci : intégrer à la Loi le droit pour les fonctionnaires provinciaux de travailler dans la langue officielle de leur choix, assurer une meilleure protection des droits linguistiques dans le cas de partenariats public-privé, et obliger les organismes visés par la Loi à élaborer un plan de mise en œuvre de leurs obligations linguistiques.
La question de l’affichage est également abordée dans le rapport annuel. À cet égard, Michel A. Carrier recommande que le gouvernement adopte une politique équilibrée sur l’affichage gouvernemental. Tout en assurant un traitement égal aux deux langues officielles, cette politique permettrait, par le positionnement des mots (droite, gauche), de refléter la réalité linguistique des diverses régions de la province.
Au chapitre des plaintes, le Bureau du commissaire en a reçu 162 au cours de l’année 2009‑2010, la plupart visant l’absence de services gouvernementaux en français. Un échantillon de plaintes fondées est présenté dans le rapport annuel.
Le commissaire estime que le progrès des langues officielles au Nouveau-Brunswick passe notamment par un plus grand dialogue entre les deux groupes linguistiques : « La conférence que nous avons organisée en novembre dernier a démontré que nos deux communautés linguistiques ont besoin de se parler davantage. » Le commissaire cite à ce propos des résultats du sondage mené par Continuum Research.
« Cinquante-cinq pour cent des francophones jugent que l’avenir de la langue française est menacé, alors que 22 % seulement des anglophones partagent cette opinion. Ces différences sont importantes et témoignent de la nécessité d’un plus grand dialogue entre les deux communautés », explique M. Carrier.
Le rapport annuel 2009-2010 renferme les comptes rendus d’activités liées au quarantième anniversaire de l’adoption de la première loi sur les langues officielles. « Cet anniversaire a été pour nous l’occasion de brosser un portrait de la situation du bilinguisme dans la province, a affirmé le commissaire. Nous avons réalisé des progrès remarquables. Les résultats du sondage de Continuum Research montrent clairement que nos deux communautés linguistiques accordent un appui considérable au bilinguisme officiel. Malgré les défis qui demeurent, je suis convaincu que nous pouvons aller beaucoup plus loin, car les gens reconnaissent la valeur unique d’avoir deux langues pour bâtir l’avenir. »
Pour consulter le rapport annuel 2009-2010.
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Michel Carrier réagit à l’adoption de l’arrêté sur l’affichage commercial à Dieppe
Fredericton, Le 26 mai 2010 – Le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Michel Carrier, estime que le conseil municipal de Dieppe a adopté un règlement équilibré en matière d’affichage commercial. « Ce règlement assure au français la place qui lui revient, reflète le caractère francophone de cette ville et respecte le principe d’égalité de nos deux langues officielles », a déclaré le commissaire.
Michel Carrier souligne que le conseil a pris une sage décision en optant pour le bilinguisme dans l’affichage tout en permettant l’unilinguisme pour des raisons culturelles ou éducationnelles. « L’approche choisie par le conseil tient compte du fait que nos deux communautés linguistiques ont des organismes à vocation sociale qui ne devraient pas être forcés d’afficher dans l’autre langue officielle. »
C’est la première fois qu’une municipalité néo-brunswickoise adopte un règlement qui régit la langue d’affichage commercial. Pour le commissaire, il est important que cet arrêté soit reconnu comme une mesure qui respecte pleinement le principe d’égalité des deux communautés linguistiques. « Ce qui se passe à Dieppe est susceptible d’influencer d’autres villes dans la province. Voilà pourquoi je me réjouis du contenu de cet arrêté. »
Le commissaire invite les autres municipalités de la province à travailler avec leur communauté d’affaires et leurs citoyens afin que l’affichage commercial reflète les valeurs au cœur de la Loi sur les langues officielles. « La vitalité d’une langue est étroitement associée à sa place dans l’espace public. L’affichage commercial peut et doit contribuer au dynamisme de nos deux langues officielles », a conclu Michel Carrier.
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