Le commissaire Carrier présente son dernier rapport annuel

Fredericton, le 10 juin 2013 – Le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Michel Carrier, a présenté aujourd’hui son dernier rapport annuel. Au terme de son second mandat, M. Carrier juge que l’Assemblée législative et le gouvernement provincial doivent faire plus pour préserver la vitalité de la langue française au Nouveau-Brunswick.

Le rapport annuel du commissaire présente une analyse des données du recensement de 2011 qui a été réalisée par l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques. L’analyse confirme un léger recul du français au Nouveau-Brunswick au cours de la dernière décennie, et ce, à la lumière de quatre caractéristiques linguistiques : connaissance du français, langue parlée le plus souvent à la maison, première langue officielle parlée et langue maternelle. En outre, l’analyse montre que l’immigration au Nouveau-Brunswick n’appuie pas d’une manière égale la vitalité des deux langues officielles.

« Après avoir lu cette analyse, ma conclusion est claire : on ne peut tenir pour acquise la vitalité de la langue française au Nouveau-Brunswick, a déclaré le commissaire. Pour assurer l’avenir de cette langue, il faut agir d’une manière concertée sur tous les facteurs qui ont un effet sur sa vitalité.»

Michel Carrier a d’ailleurs déploré le fait que le gouvernement provincial n’a toujours pas de stratégie à long terme pour l’immigration francophone ni de lignes directrices claires pour assurer le maintien de l’équilibre linguistique au Nouveau-Brunswick. « Il y a déjà deux ans, j’ai émis deux recommandations à ce sujet. Le gouvernement m’a informé qu’il allait agir; je n’ai toutefois vu aucun document. Cela est décevant. »

Langue de travail au sein de la fonction publique

Le rapport annuel indique que 88 % des mots traduits par le Bureau de traduction du Nouveau-Brunswick le sont vers le français. Selon le commissaire, ce pourcentage semble démontrer que les fonctionnaires rédigent très peu dans la langue de Molière. « Il est assez facile d’imaginer les conséquences d’une telle pratique pour la vitalité du français au sein de la fonction publique », a poursuivi le commissaire.

Michel Carrier a recommandé que le droit des fonctionnaires de travailler dans la langue de leur choix soit inscrit dans la Loi sur les langues officielles. Or, le comité spécial de révision de la Loi sur les langues officielles n’a pas retenu cette proposition du commissaire. « Dans la Charte canadienne des droits et libertés, le Nouveau-Brunswick s’engage à protéger et à promouvoir nos deux langues officielles, a précisé M. Carrier. Comment peut-on alors ne pas inscrire dans la Loi sur les langues officielles une mesure visant à assurer un emploi équilibré du français et de l’anglais au sein de l’appareil gouvernemental? », se demande le commissaire.

Bureau de traduction du Nouveau-Brunswick : le commissaire inquiet

Parmi les autres dossiers abordés dans le rapport annuel 2012-2013, on note les résultats d’une étude sur le Bureau de traduction du Nouveau-Brunswick. Le commissaire se dit préoccupé par certains changements imposés à l’organisme. « Le Bureau de traduction permet, dans une large mesure, au gouvernement de cette province de se conformer à ses obligations constitutionnelles, a expliqué M. Carrier.  Cet organisme doit donc bénéficier de ressources suffisantes pour faire son travail. Or, l’étude que nous avons menée présente des faits inquiétants : réduction du budget de base du Bureau, élimination des allocations aux ministères pour la traduction, réduction des revenus liée à une baisse importante du nombre de mots traduits. Cette situation m’inquiète et c’est pourquoi je demande au premier ministre de veiller à ce que le Bureau de traduction dispose des ressources dont il a besoin pour remplir efficacement son rôle. »

Plaintes

Au chapitre des plaintes, le Bureau du commissaire en a traité 149 au cours de l’exercice 2012-2013, la majorité visant l’absence de services en français.

Nouvel outil de promotion du bilinguisme et de la dualité

En ce qui concerne les activités de promotion, Michel Carrier a annoncé que le site web de son organisme présente maintenant des capsules vidéo sur le bilinguisme officiel, la dualité linguistique et la vitalité des langues.  « Je veux remercier tous ces Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises qui ont accepté de nous faire part de leurs réflexions sur ces sujets. Je crois que ces capsules vont grandement contribuer à une meilleure compréhension de ce qui rend notre province unique. »

Fin du mandat du commissaire Carrier

Michel Carrier quitte ses fonctions de commissaire avec le sentiment du devoir accompli. « Au cours de mes deux mandats, je me suis employé à convaincre le gouvernement qu’il avait besoin d’un plan d’action pour mettre en œuvre la Loi. Ce plan a finalement été adopté et j’ai bon espoir qu’il va permettre des progrès notables. »

Le commissaire juge que la révision de la Loi sur les langues officielles est une occasion privilégiée pour maintenir cette progression vers l’égalité linguistique. « Nous nous sommes donné un noble projet de société qui prend tout son sens dans la mesure où nous nous employons à le concrétiser. À cet égard, la révision de la Loi est une occasion à saisir. Pour avancer, il faut viser plus haut, aller plus loin » a conclu Michel Carrier.

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Le rapport annuel 2012-2013 peut être consulté en ligne.

Renseignements :

Hugues Beaulieu

Directeur des affaires publiques et de la recherche

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