Le 27 janvier 2009
Réaction du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick à la suite de la publication d’un article dans le Telegraph Journal du 19 janvier 2009.
À titre de commissaire aux langues officielles, je me dois de réagir aux propos de Mme Margaret-Ann Blaney concernant les exigences linguistiques établies pour le poste de médecin-chef du centre provincial de traumatologie (MD disputes gripes – Telegraph Journal 19 janvier 2009). En effet, ses déclarations portent à croire que l’obligation de bilinguisme rattachée à ce poste pourrait signifier l’embauche d’un médecin aux compétences professionnelles moindres. Ces propos alimentent un faux débat qui n’a plus sa place dans notre province. Il ne s’agit pas de choisir entre le respect de la Loi sur les langues officielles et la qualité des soins. Il faut tout simplement assurer les deux.
Dans le même article, le Dr Dennis Furlong, président du comité responsable d’établir le nouveau centre de traumatologie, rappelle à juste titre qu’il s’agit d’un centre provincial. Cela signifie qu’il offrira l’ensemble de ses services aux deux communautés linguistiques. Par conséquent, le centre de traumatologie doit assurer un accès égal et complet à ses services dans les deux langues officielles.
Comme je l’ai souvent mentionné, la Loi sur les langues officielles (LLO) de 2002 et les obligations qu’elle renferme semblent avoir posé des défis à plusieurs établissements de santé en ce qui a trait à leur capacité d’offrir des services de qualité égale dans les deux langues officielles. Tous ces établissements ont pris des mesures pour se conformer pleinement à la LLO, et ce, avec des résultats variés. Plusieurs s’entendent pour dire que la pleine conformité à la LLO ne sera atteinte qu’après un certain temps. À moins d’apprendre de nos erreurs, nous sommes condamnés à les répéter. Par conséquent, l’importance d’assurer le respect des obligations linguistiques doit être au premier plan des considérations au moment d’établir un nouvel établissement de santé. Cela est particulièrement le cas lorsque cet établissement a pour mission de servir tous les Néo-Brunswickois. Et voilà justement la raison d’être du centre de traumatologie.
Le leadership doit jouer un rôle essentiel dans ce processus. Comme l’a reconnu le comité chargé d’établir le centre, il y a d’importantes raisons, symboliques et pratiques, qui justifient que le médecin-chef de ce centre puisse communiquer dans les deux langues officielles. Cela est au cœur des efforts pour assurer un accès complet et égal aux services dans les deux langues officielles.
Il est normal que les soins de santé fassent l’objet de débats, parfois animés. Ce qui l’est moins, c’est de devoir rappeler que le respect de la Loi sur les langues officielles n’est pas une option, mais une obligation, et ce, près de quarante ans après l’adoption de la première loi sur les langues officielles au Nouveau-Brunswick. Rappelons-le tout de même. Cela nous permettra d’avoir des débats plus productifs pour progresser vers une égalité réelle.
Michel A. Carrier, c.r.
Commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick