Fredericton (1 mai 2024) – Le Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick rend publics deux rapports d’enquête qui traitent de plaintes alléguant des lacunes quant à la prestation de services en français sur la plateforme eVisitNB. Entre le 29 octobre 2022 et le 5 février 2023, sept plaintes visant eVisitNB Inc. ont été déposées auprès du Commissariat. Quelques mois après la conclusion de l’enquête sur ces plaintes, une autre plainte similaire a été déposée auprès du Commissariat et a également fait l’objet d’une enquête.
« Dans les sept plaintes examinées, aucune des parties plaignantes n’a été en mesure de recevoir les services demandés dans la langue officielle de son choix, le français. En fait, les parties plaignantes n’ont reçu aucun service, a écrit la commissaire aux langues officielles, Shirley MacLean, dans le premier rapport d’enquête, signé le 20 mars 2024. Des infractions graves à la Loi sur les langues officielles ont été commises. »
Dans la plupart des cas, les parties plaignantes ont soumis leur demande en français et, après un certain temps d’attente, chacune d’elles a reçu le message suivant en anglais seulement : « Unfortunately, I am not able to understand your request well enough to provide treatment » (malheureusement, je ne suis pas en mesure de comprendre votre demande suffisamment bien pour vous fournir un traitement). D’autres problèmes constatés dans les plaintes se rapportent à la qualité du français sur le site Web d’eVisitNB et à un message automatique qui apparaît lorsque les utilisateurs sélectionnent la langue de leur choix, indiquant que « la désélection de l’anglais peut augmenter le temps d’attente » et leur demandant s’ils veulent vraiment continuer.
« Comme la technologie prend de plus en plus de place dans notre vie quotidienne, il est essentiel que les droits linguistiques de toutes les Néo-Brunswickoises et tous les Néo-Brunswickois soient considérés en priorité lors de la mise en œuvre de nouveaux systèmes, a expliqué la commissaire Shirley MacLean. L’incapacité d’obtenir des services de soins de santé adéquats dans la langue officielle de son choix est plus qu’un simple déni des droits prévus par une loi. Elle peut occasionner des problèmes de compréhension chez le patient ou le fournisseur de soins, ce qui peut avoir des conséquences dangereuses ou tragiques. »
Dans ses rapports d’enquête, la commissaire formule de nombreuses recommandations à l’intention du ministère de la Santé pour assurer le respect de la Loi sur les langues officielles (LLO). Bien que les plaintes visent plus particulièrement la plateforme eVisitNB, il s’agit d’une entreprise privée qui offre des services pour le compte du ministère de la Santé et qui agit donc en tant que tiers en vertu de l’article 30 de la LLO. Le ministère de la Santé doit donc veiller à ce que le tiers en question soit en mesure de respecter ses obligations linguistiques.
« Parmi les recommandations, j’ai demandé un compte rendu sur leur mise en œuvre, a indiqué la commissaire. Un grand nombre de Néo-Brunswickoises et Néo-Brunswickois utilise ce système pour obtenir des soins de santé primaires et mon bureau continue de recevoir des plaintes au sujet d’eVisitNB. Il est primordial que le Ministère règle ces problèmes afin de garantir qu’aucun membre du public ne soit désavantagé en raison de la langue officielle qu’il choisit. »